Hasta la vista par Kroakkroqgar
On aurait eu tort de se fier uniquement au pitch improbable et presque douteux : ‘Hasta La Vista’, est une bombe inattendue dans le paysage des road movies. A la fois hilarante et touchante, l’œuvre se révèle irrésistible.
Plus que de l’empathie, les trois personnages handicapés s’attirent très vite la sympathie du spectateur et on ne décroche jamais de leurs aventures. Parfaitement rythmé, le récit est passionnant et le scénario est excellent. On notera quelques légères facilités (Lars qui se fait accostée en Espagne ou l’idylle entre Claude et Jozef), mais arrivé à la fin, on aurait voulu que le plaisir dure plus longtemps.
En effet, ‘Hasta La Vista’ joue avec un humour explosif. Par on ne sait quel prodige, le réalisateur parvient à faire rire des handicaps sans moquerie, mais sans gêne non plus. Dès lors que le spectateur s’est désinhibé, les piques entre personnages et les situations cocasses sont simplement tordantes. Autre atout, Yoni, la sœur de Lars qui fait véritablement décoller le film. Quant au fil directeur comique de l’œuvre, à savoir l’objectif du voyage, il prend tout son sens dans un final génial.
Mais ‘Hasta La Vista’ atteint également son objectif émotionnel. En s’invitant dans le voyage exceptionnel de trois jeunes handicapés, le spectateur est amené à prendre conscience des difficultés du quotidien qu’ils peuvent rencontrer. Par ailleurs, l’aspect psychologique est travaillé, et l’œuvre sait se faire émouvante sans artifice (Lars sur la plage).
Il convient également de féliciter une mise en scène de qualité, et la bande-originale de Papermouth qui magnifie le final (« Drawn To Flame » au bordel, « The Truth » en conclusion, ou encore l’outre).
Une bombe irrésistible.