Je l'ai emprunté à la Médiathèque sans jamais en avoir entendu parler, ce qui devient rare de nos jours, où la promo des grosses productions envahit les écrans : du coup, j'ai cru qu'il s'agissait d'un petit film indépendant, malgré le côté "prestigieux" du casting, composé de Simon Pegg, Rosamund Pike, Stellan Skarsgard, mais aussi Jean Reno, Toni Collette et Christopher Plummer dans de petits rôles.
Grosse erreur, "Hector and the search of happiness" est en réalité l'adaptation du bouquin d'un psychiatre français, spécialiste du développement personnel.
Autant dire que la recherche du bonheur, thème éminemment consensuel et potentiellement très riche, consiste surtout à énoncer des vérités générales, pas inintéressantes mais souvent ressassées voire éculées, inventoriées à l'écran dans une énumération indigeste.
Le héros parcourt le monde dans une série de vignettes lestées de clichés rances, avant de retrouver son amour de jeunesse, et de se rendre compte à quel point il aime sa femme. Ce récit pseudo initiatique trouve son climax dans une scène de confession amoureuse à vomir, dans laquelle Simon Pegg et Rosamund Pike rivalisent de sanglots hystériques et grimaçants.
Cette séquence abominable laisse le spectateur sur une très mauvaise impression, mais reconnaissons que ce qui a précédé était davantage insignifiant que réellement désagréable : le budget très confortable autorise en effet quelques belles prises de vues au quatre coins du monde, et on suit les aventures de ce mix entre Tintin et Mister Bean sans réel déplaisir pendant un temps.
On appréciera également que les personnages secondaires bénéficient d'une interprétation supérieure à celle des deux agaçantes têtes d'affiche, à l'image de Christopher Plummer qui tient encore une sacrée forme à son âge avancé.
Mais dans l'ensemble le film de Peter Chelsom reste une comédie plate et convenue, bref une perte de temps qu'il conviendra de s'épargner, sauf peut-être pour les abonné(e)s à Psychologie Magazine.