La nouvelle tentative de relancer la franchise Hellboy s'avère être un échec retentissant, un navet qui ne parvient même pas à susciter le charme involontaire des films maladroits qui font sourire malgré eux, rendant l'expérience d'autant plus pénible. Il n'atteint même pas ce niveau de comique involontaire qui aurait pu le rendre divertissant, à la manière d'un nanar dont on rit malgré soi.


Bien que le film affiche une durée de 1h39, il donne l'impression de s'étirer interminablement, comme si nous assistions à une œuvre de plus de deux heures. La réalisation est brouillonne, manquant cruellement de cohérence dans sa diégèse. La mise en scène est dépourvue de toute subtilité, les acteurs cabotinent à l'excès, et l'ensemble manque singulièrement de finesse. Visuellement, le film est peu attrayant, rappelant parfois les tâtonnements d'un projet de fin d'études sans véritable direction artistique.


Le personnage d'Hellboy, pourtant central, est incarné sans charisme ni profondeur. L'acteur peine à donner vie à ce héros emblématique, réduit ici à un simple fumeur sans réelle caractérisation. La moitié du film est consacrée à des flashbacks flous, symptomatiques d'une narration maladroite qui préfère expliquer plutôt que montrer, trahissant une incapacité à raconter une histoire de manière fluide et immersive.


Les décors, minimalistes et sans âme, témoignent d'un manque flagrant de soin apporté à l'univers visuel du film. La majeure partie de l'action se déroule dans une cabane dépourvue de vie, renforçant l'impression d'un projet inabouti et négligé. On en vient à se demander si un chef décorateur était présent sur le tournage.


C'est d'autant plus regrettable que le film partait d'une idée qui, sur le papier, avait du potentiel; proposer une relecture du mythe d'Hellboy sous l'angle du film d'horreur. Malheureusement, en l'absence de maîtrise tant dans la mise en scène que dans la narration, le résultat est loin d'être à la hauteur des attentes. Le potentiel initial est dilapidé, laissant place à une œuvre sans relief ni passion.

dosvel
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le 15 sept. 2024

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