Gagnant du prix spécial de la peur au très regretté Festival d'Avoriaz, le film de Clive Barker est un classique des films d'exploitation serie B des années 80. Je rappelle pour information que l'appellation serie B n'est pas péjorative, puisqu'il s'agit en fait d'une production à petit budget. C'est d'autant moins péjoratif quand on voit ce qu'à réussi à réaliser Clive Barker avec 1 million de dollars. Notamment les maquillages qui sont d'une qualité rarement égalé: l'effet de peau écorché de Frank est tout simplement bluffant de réalisme, la scène de sa résurrection même si elle fait un peu datée n'en reste pas moins bien efficace et le design des cénobites tiré tout droit du bestiaire de Clive Barker est effrayant et grotesque à souhait (ma préférence allant à celui qui claque des dents en permanence) dont le célèbre Pinhead qu'on ne présente plus reste le plus emblématique.
Digne représentant de son époque, en témoigne ces coupes de cheveux féminines so 80's, j'ai néanmoins un coup de coeur pour le rôle de Julia, femme fatale, dévorée par l'ennui, la médiocrité de sa vie de femme au foyer et le souvenir de sa relation extra-conjugale, manipulée dans un premier temps par Frank on sent que peu à peu elle prend plaisir à se noyer dans l'escalade criminelle. Le reste du casting est tout à fait potable, même si quelques scènes sont un peu surjoué voire un peu kitsh (la scène du diner notamment).
La direction artistique est le point vraiment fort du film, le design des créatures, l'ambiance de la maison lugubre, l'esthétisation de la violence, car il faut bien reconnaître que le film n'est pas avare en scènes sanglantes et/ou malsaines (j'aime particulièrement la scène du rêve de Kristy bien que courte), et bien sûr la boite et son mécanisme qui a fait rêver une génération d'amateur de film d'horreur.
On pourra reprocher quelques effets spéciaux vraiment trop cheap, des éclairs dessinés en post-production (so 80's aussi) et un animatronic final pas très bien animé, mais c'est vite rattrapé par le cadrage, l'utilisation de la lumière et le montage qui permettent d'en montrer le moins possible pour palier au manque de moyen.
Bref un grand classique du genre, et très représentatif de son auteur de par son atmosphère et son bestiaire. Je viens de le revoir et j'éprouve toujours cette petite nostalgie de cette époque où l'huile de coude remplaçait les dollars. A découvrir ou redécouvrir de toute urgence.
Les suites sont tout à fait évitables pour ce que j'en pense elles varient toute plus ou moins sur une échelle de passable à médiocre sans jamais égaler le seul opus réalisé par Barker.
Fait amusant (via wikipédia): Avant d'opter pour Hellraiser, la production avait pensé au titre "Sadomasochists from Beyond the Grave", qu'on pourrait traduire par « Les sadomasochistes vennuent d'outre-tombe »