Et si seulement tous les films étaient abordés avec la même démarche que celle de Spike Jones pour ce « Her » ? Raaaah : le paradis que ce serait ! Voilà un film utile ! Attention ; je ne dis pas utile dans le sens « c’est utile qu’on nous parle de ça » ; mais bien utile dans le sens « ce film mérite d’exister car lui au moins fait avancer le schmilblick ». Les histoires d’amour, moi à la base je n’ai rien contre, mais j’avoue que j’en ai souvent ras la pastèque qu’on me serve toujours la même recette, avec les mêmes personnages qui aboutissent toujours aux mêmes situations et aux mêmes conclusions... Là, dès le départ, le film pose un concept totalement novateur, très inventif et très audacieux, qui nous oblige forcément à aborder la nature de la relation amoureuse selon un angle totalement nouveau. Que j’aime m’aventurer ainsi dans un film malicieux qui semble avoir réfléchi à pleins de choses qui ne m’avait jusqu’alors jamais effleuré l’esprit ! Que j’aime ne pas savoir où on m’emmène, tout en sachant que je suis entre de bonnes mains ! Que j’aime enfin constater que jamais l’histoire ne s’embourbe ou referme son champ de réflexions ! Parce que l’air de rien, Spike Jones ne nous fournit pas qu’une simple romance, il nous fournit aussi une merveilleuse œuvre d’anticipation qui réfléchit remarquablement bien au rapport de l’humain à la technologie et aux satisfactions artificielles. Et non seulement, rien que cela me remplit de joie, mais en plus il faut que Mister Jonze nous fasse ça de la manière la plus léchée qui soit : réalisation somptueuse, rythme parfait, acteurs merveilleux, photographie magnifique mais aussi une bande originale aux petits oignons composée par – excusez du peu – Arcade Fire... Moi, après avoir vu autant d’originalité sur un écran ; après m’être bouffé deux heures qui m’ont alimenté d’autant de questionnements et de regards nouveaux sur le monde ou sur la vie, je suis juste comblé. Que c’est bon quand le cinéma apporte ça... Que c’est bon de voir des films comme « Her »...