Poétique, onirique, follement romantique... Le conte sentimental de Spike Jonze propose une jolie réflexion métaphysique sur les rapports humains, la solitude et l'amour, la vie et la mort, toussa...
S'appuyant sur un univers futuriste (mais proche de notre société actuelle axée sur les communications) de toute beauté, se contentant intelligemment de quelques détails précis pour marquer le changement d'époque (les pantalons taille haute, les photocopieuses, les buildings...), Spike Jonze réalise un film d'anticipation tout à fait crédible.
"Her" (2014), c'est donc avant tout l'histoire d'amour entre un homme et son système d'exploitation, incarné par la belle voix éraillée de Scarlett Johansson. Quelques difficultés de vraisemblance se posent évidemment, mais le numéro de Joaquin Phoenix est tel, en citoyen lambda qui tombe à nouveau amoureux après un divorce difficile, que l'histoire s'en trouve au final crédibilisée.
Spike Jonze sait en effet parfaitement choisir ses interprètes, et en particulier ses actrices : entre Rooney Mara l'ex-épouse douce et complexée, Olivia Wilde la nympho (quelle bombe dans ce film!) et Amy Adams la bonne copine geek, c'est un sans faute au niveau du casting féminin...
Je n'aurais à première vue qu'un seul léger bémol à formuler : la durée excessive du métrage. Le réalisateur américain s'est quelque peu laissé emporter par son histoire et ses dialogues brillants, au point de n'avoir pas su élaguer et de provoquer un certain ennui dans la seconde partie du film.
Dommage que Spike Jonze ne développe pas davantage son excellent synopsis, mais "Her" reste suffisamment original et riche pour le recommander quand même, en version originale évidemment, sous peine de passer à côté de (la voix de) Scarlett, qui constitue incontestablement une sacrée valeur ajoutée.