Cueillons cette fl-HER tout en délicatesse.
Ce film est un bouquet d'éléments esthétiques réunis pour notre délice.
D'abord un visage, que l'on découvre après avoir écouté un son lancinant sur écran noir et vu s'inscrire un petit "her" de blanc qui n'annoncent guère la couleur fruitée du film. Oui, un visage, celui de Joaquin Phoenix que l'on découvre comme un trésor inespéré : sa petite moustache et ses lunettes ringardes, sa coiffure affolée blondie et ses yeux translucides.
Et bien sûr ses vêtements aux couleurs pimpantes qui s'associent à la lumière naturelle volontairement mise à profit par le réalisateur et qui émane d'immenses fenêtres et de grands espaces modernes. Chaque plan sert l'élégance contemplative et soigne sa valeur photographique.
Puis il y a la voix, d'abord celle de Joaquin, un peu éraillée sur les r, aux accentuations timides. Puis celle de la première chanson introduite dans le film : "Off you" de The Breeders, qui initie la magnifique B.O. d'Arcade Fire. Et enfin la voix de celle qui va accompagner le héros longtemps, Samantha, l'extatique Scarlett Johansson, à la charge érotique indiscutable.
Enfin, l'ultime fleur de ce bouquet c'est l'Amour. Bien que le talent de Theodore pour dire l'amour dans les lettres orales qu'on lui commande pour son travail ne s'incarne pas dans sa propre vie amoureuse, du moins pas avant une des scènes finales, ce sentiment résonne infiniment partout. On a des plans rapprochés réguliers de son visage en proie aux émotions qui galopent dans son ventre, et Joaquim émane tout en justesse.
Je suis tombée amoureuse de Joaquin jouant l'amoureux.
Je passe volontairement sur l'aspect hightech qui peut sembler aux yeux de certains d'une importance majeure dans le film mais qui a été pour moi assez secondaire tant l'approche scénaristique le rend naturel et évident.
Pour les contemplatifs et les amoureux chroniques.