Le Hong Sang-soo cru 2014 est arrivé !
Comme d'habitude ça parle de gens paumés dont les parcours se croisent. Ça parle d'hommes et de femmes mais surtout de possibilités.
Si Hong Sang-Soo commençait sérieusement à tirer sur la corde de son propre cinéma ces dernières années, je me suis pourtant bien pris au jeu cette fois-ci.
Je crois que cette fois, le personnage mais surtout le jeu de Ryo Kase ont fait passer la pilule avec beaucoup plus de facilité que d'habitude. D'abord parce que l'acteur est excellent, ce qui change du jeu toujours douceureusement demi-faux des personnages de tous les films de HSS, et surtout et peut être parce que cela nous permet de ré-entrer dans l'univers de HSS d'un nouvel oeil. Voyez-vous dans le monde de Hong Sang-Soo, tout le monde est un peu fou. Avoir pour la première fois depuis longtemps un acteur qui joue juste a pour moi totalement invertit les directions que le réalisateur a voulu insuffler à ses personnages et à leur dialogue. On est ici ré-invité dans un monde, où tout le monde est toujours un peu fou, mais où pour une fois, on n'a pas l'impression d'être le seul à trouver ça bizarre. On est main dans la main avec Kase jusqu'au bout de ces trames qui s'entrecroisent, et cette belle demi-nouveauté réinvente la vision du monde déluré de HSS.
Cela fait passer la légèreté (assumée cependant) de l'ensemble, les thèmes qui reviennent (ici beaucoup plus le thème des "possibles", que le sacro-saint thème des relations homme-femme surexploité par le réalisateur) et la durée famélique (67mn, on est à la limite du moyen-métrage) qui étonnamment n'est pas spécialement préjudiciable au film.
Peut être mon HSS préféré depuis au moins 5 ans.
A voir.