Projeté en sélection tour du monde de l’édition 2021 du festival du film de Sarlat, Hit the road, premier long-métrage de Panah Panahi est une brillante démonstration de force.
Dans une voiture, prenez une famille iranienne, avec à l’arrière un père blagueur à la patte folle, à ses côtés un petit garçon clown et espiègle ; à l’avant une mère d’humeur chantante et en guise de chauffeur, le fils ainé silencieux au visage fermé. Sans oublier dans le coffre, Jesse, ex-chien errant à la santé bancale.
Ce petit monde trace sa route dans l’immense désert iranien. Le temps est long pour mener cette traversée et pourtant le temps à passer tous ensemble est compter…
Hit the road est un film où le sujet douloureux de l’exil est bousculé. Les parents (sans oublier le boute-en-train de petit frère) s’écharnent à coup d’humour décalé, d’autodérision ou encore de situations cocasses, à continuer de sourire, rire, chanter… Il n’est question que de continuer de vivre et d’avancer pour ne pas tomber, pour ne pas s’effondrer. Ce mécanisme d’auto-protection contraste avec le visage tristement ému du fils aîné et nous rappelle la gravité de la situation.
Car in fine, il ne sera question que de continuer sa route seul, loin de ceux qu’on aime et avec la promesse d’un horizon nouveau, synonyme de sécurité et de liberté.
Cette chronique familiale douce et amer est la démonstration que le courage, l’union et l’amour de la famille sont plus forts que la peur et le sentiment de sacrifice.