Dans une scène de ce western, le héros fuit des méchants à cheval avec une femme. Ils s'arrêtent devant une vue à couper le souffle et il se tourne vers elle : « Tu dois continuer », lui dit-il.
C’est, hélas, le slogan de Horizon : une saga américaine — Chapitre 1 ,la salve initiale de trois heures pourrait se transformer en une épopée en quatre parties sur l’Ouest qui pourrait mettre à l’épreuve même les plus grands fans de cow-boys.
Le problème de ce Chapitre 1 est qu’en plus d’être surchargé de personnages, le montage est assez mauvais. Nous avons du mal à supporter certaines coupes violentes qui permettent à Costner de faire avancer l’action de plusieurs mois, dans le même chapitre sans aucun indice.
L'univers de Costner est à la fois fataliste et inévitable. Les deux camps peuvent avoir raison ou tort, mais il y aura toujours un autre cycle de sauvagerie. « Personne sur Terre ne pourra empêcher ces chariots d'arriver », déclare un officier de l'armée exaspéré.
Il faut cependant rendre hommage à Costner, co-scénariste, réalisateur et producteur. C'est une œuvre d'amour à laquelle il réfléchit depuis les années 1980 et il y a mis du sien : il a contracté une hypothèque sur sa maison de 4 hectares à Santa Barbara, en Californie. Enfin, sur l'une de ses maisons, du moins. Il n'est pas totalement idiot.
Costner reste un réalisateur impressionnant, qui a le sens de la beauté naturelle de l'Ouest américain et un faible pour les solitaires. Oui, « Horizon : une saga américaine – Chapitre 1 » est un énorme coup de théâtre qui ne peut pas vraiment se suffire à lui-même. Mais nous lui devons de le suivre un peu plus longtemps.
Nous verrons s'il peut réussir à atterrir.