Trois heures et une minute de rien...

Le père Costner (le chef de ce projet) a un sacré talent pour réunir une palanquée d'acteur, une petite armée de figurants, des décors divers et variés et des kilomètres de péloches pour finir par rien à n'avoir à raconter, mais rien, le vide, nada, wallou, zobi la mouche.

N'importe quelle quête secondaire de Red Dead Redemption raconte plus sur l'Ouest sauvage, le mythe de la frontière et la conquête que ce film, même un Terrence Hill et Bud Spencer en dit plus long.

Déjà, dans sa volonté de faire dans la fresque ultime du Western notre Kevin (le metteur en scène)se met à additionner les historiettes, toutes indigentes, avec par exemple le père Kevin (l'acteur) qui tombe par hasard sur une jeunette qui pas de bol le met (encore une fois, pfff) dans la position du gentil sauveur de la demoiselle en détresse, parce que des méchants, sorte de famille Dalton avec leur Ma Dalton et les frères pas très malins qui se vengent, sans qu'on sache trop pourquoi, on s'en fout, c'est long. Second exemple, la sémillante Ella Hunt, apprend deux grandes leçons débiles qu'une fois rendue au Kansas donc au milieu des USA. La première :qui faut pas gâcher l'eau dans le désert, et secondairement, il faut pas se laver les tétés avec cette eau surtout en public, surtout lorsque le public s'avère être des cow-boy mal dégrossis...

Voilà, les autres histoires sont pareils, Soit c'est du réchauffé d'autres Western, avec des attaques d'indiens qui tuent des figurants dont on se fout, des acteurs tertiaires qui se vengent en tuant d'autres indiens, une amourette en fond sans enjeu, un convoi dont on s'attache à personne, etc. regarder un gamin jouer avec ses Playmobil doit faire émerger plus d'imaginaire...

Tout est commun, plat, pour souligner les moments forts, Kevin (le producteur) a fait rajouter plein de musiques soi-disant lyrique dans les scènes clefs, puis Kevin (le scénariste) se dit qu'on devrait signaler les moments dramatiques avec des mioches qui pleurent (et aussi des figurants qui retirent leur chapeau)...

Sinon, le montage n'a aucun sens, les scènes sont découpées sans raison, on se retrouve deux minutes dans le Montana, une inconnue tire sur un inconnu, paf, le Kansas, des inconnus ont des roues de charriots qui ont du jeu et Ella Hunt tente de faire une sorte d'accent anglais, paf, Kevin (l'acteur) tue un mec pour réveiller les spectateurs qui attendent depuis deux heures qui se passe un truc n'importe quoi, etc.

N'importe quel autre western, même spaghetti, reportages de National Geographic, une BD, une carte postale du Kansas vous passionnera plus que ce film....