♫ Victime de la mode ♪
Il est amusant de constater que Ridley Scott semble prendre un malin plaisir à faire la nique aux critiques qui, après l'avoir bien léché pour Le Dernier Duel, se font un devoir de le lâcher...
le 29 nov. 2021
56 j'aime
9
Je me suis fait la réflexion peu de temps après être sorti de la salle : « House of Gucci » m'a fait la même impression (en peut-être un peu mieux) que « Tout l'argent du monde », sorti quatre ans plus tôt, et qui à mon sens restera plus comme le titre de la honte concernant le traitement réservé à Kevin Spacey que comme une réussite cinématographique. Ridley Scott n'est plus Ridley Scott, il le confirme quasiment à chaque film : juste un artisan sérieux et professionnel, emballant comme il faut cette grosse production au casting spectaculaire. D'ailleurs, dans la première partie je me suis un minimum laissé prendre : bande-originale d'époque, souvent dans des reprises italiennes de belle facture, photographie très soignée, garde-robe impressionnante, intrigue prenant son temps sans pour autant souffrir de longueurs, Lady Gaga tout à fait à la hauteur de ses prestigieux homologues masculins...
Sans être passionnante, on suit avec un minimum d'intérêt cette histoire de pouvoir, de guerre d'influence, ponctuée par de nombreuses manœuvres et autres coups bas... Divertissant, à l'image de nombreux personnages haut en couleurs et jamais totalement négatifs afin de nous séduire un minimum. Mais bon, au final, que retiendrais-je de cette œuvre se donnant parfois de faux-airs de « Parrain » sans en avoir un seul instant l'étoffe ? Si l'intrigue est relativement claire, le récit finit quelque peu par s'embourber dans des considérations à moitié captivantes, qu'elles soient d'ordre familial ou professionnel.
De plus, alors qu'il n'était pas impossible jusqu'ici d'avoir un semblant d'attachement pour quelques protagonistes, tous finissent par se révéler particulièrement veules, et ce qui aurait dû être la partie le plus intense de l'œuvre (l'assassinat de Maurizio) paraît presque traitée par-dessus la jambe, comme si Scott s'était finalement toujours beaucoup plus intéressé au luxe qu'au crime en lui-même, le ton virant même légèrement à la bouffonnerie avec les retrouvailles entre Paolo et Aldo, Lady Gaga, dans le dernier tiers, finissant par cabotiner avec autant d'entrain que les grands noms l'entourant (bel effort d'acclimatation, Stefani).
En définitive, j'en sais un peu plus sur cette sombre affaire familiale entre ultra-riches, faisant plutôt illusion dans sa première moitié avant de se perdre un peu en route : honnête (et un peu longuet) divertissement hollywoodien ou énième titre mineur dans la filmographie de Ridley Scott, tout dépendra de votre degré d'indulgence du moment.
Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Les meilleurs films de Ridley Scott, Les meilleurs films avec Jared Leto, Les meilleurs films avec Al Pacino et Les meilleurs films de 2021
Créée
le 28 juil. 2022
Critique lue 184 fois
1 j'aime
D'autres avis sur House of Gucci
Il est amusant de constater que Ridley Scott semble prendre un malin plaisir à faire la nique aux critiques qui, après l'avoir bien léché pour Le Dernier Duel, se font un devoir de le lâcher...
le 29 nov. 2021
56 j'aime
9
Gucci, une marque qui incarne l'essence même du luxe à des prix vertigineux. Des vêtements et des accessoires de mode que le commun des mortels ne pourra jamais s'offrir, ayant juste les possibilités...
Par
le 27 nov. 2021
44 j'aime
15
House of Gucci raconte l’empire familial qui se cache derrière la célèbre marque de luxe italienne. Le récit s'étend sur trois décennies de passions, trahisons, décadence, vengeance pour se terminer...
le 30 nov. 2021
29 j'aime
12
Du même critique
Thierry de Peretti est un réalisateur doté d'une bonne réputation, notamment grâce à « Une vie violente », particulièrement apprécié à sa sortie. J'y allais donc plutôt confiant, d'autant que le...
Par
le 20 août 2022
32 j'aime
8
Cinq ans d'attente, avant que la crise sanitaire prolonge d'une nouvelle année et demie la sortie de ce 25ème opus, accentuant une attente déjà immense due, bien sûr, à la dernière de Daniel Craig...
Par
le 7 nov. 2021
29 j'aime
31
Je le sentais bien, pourtant. Même si je n'avais pas aimé « Momo », adapté du même Sébastien Thiéry, cela avait l'air à la fois provocateur et percutant, graveleux et incisif, original et décalé,...
Par
le 25 sept. 2021
25 j'aime