La fête à tout prix ! Une injonction sociale pour Tara et ses copines, à la fin du lycée, lors d'une virée en Crète, à base de mer, de soleil, de musique, d'alcool et de drague. How to have Sex, le premier long-métrage de Molly Manning Walker questionne les rites de passage de la jeune génération, en une immersion totale qui souligne l'espèce de barbarie grégaire résultante, tout du moins pour un regard extérieur. Le programme obligé pour s'éclater contient aussi parfois des aspects plus sombres, à l'instar de ce que vit Tara, et que le film explore avec un certain doigté, montrant sans ostentation comment le malaise survient, tout en préservant la faible lumière des zones grises. How to have Sex incite au débat, autour du consentement mais ne délaisse pas pour autant le sujet de la pression autour de la première expérience sexuelle, "nécessaire" pour exister dans le regard des autres. Tout passe par le visage de l'interprète principale, l'excellente Mia McKenna-Bruce et du delta entre ce qu'elle montre à ses amies et le traumatisme qu'elle ressent en son for intérieur, indicible. Entre défoulement et refoulement, cette initiation à la cruauté du monde et des hommes, creuse un gouffre que le film illustre avec un personnage central à l'intériorité blessée qui ne peut que toucher même s'il n'est pas interdit de penser qu'il aurait pu gagner à perdre un peu de son ambiguïté.