Leurs derniers examens passés, trois jeunes anglaises s’envolent vers l’île grecque de Malia et ses clubs de vacances bon marché où se retrouvent des milliers gamins surexcités pour une semaine de fête et de débauche. Au programme cuites mémorables, un peu de piscine, jeux outranciers, clubbing et sexe. Du moins c’est ce qu’espère Tara, bien décidée à y perdre sa virginité
La réalisatrice suit les trois amies dans leurs préparatifs et leur première virée à travers une mise en scène nerveuse et énergique, capturant l’euphorie qui les gagne.
L’ambiance tout d’abord bon enfant va progressivement devenir plus agressive en même temps que le taux d’alcool augmente. Mais quelque chose pèse, comme une injonction à suivre certains codes. Apparaissent alors les insécurités, les craintes. Et après une soirée particulièrement arrosée, le point de vue change, la réalisatrice ne filme plus les groupes mais se rapproche de ses personnages, en particulier de Tara, la légèreté de la fête laisse la place à quelque chose de presque anxiogène, comme si un piège mental se refermait sur son héroïne. En retraçant par bribe et en flash-back cette soirée, Molly Manning Walker interroge finement la question du consentement, de manière nuancée, sans jamais donner de leçon, mais sans concession non plus.
Une prise de parole forte parce qu’elle aborde le sujet concrètement et non théoriquement. Sa caméra pudique et pleine d’empathie sert une réalisation qui embrasse les codes du cinéma indépendant, dans son grain, son montage, son empreinte sonore un peu chaotique, mais à dessein, à la manière du récent Aftersun. Mia McKenna-Bruce, dont le visage traduit à la perfection la confusion d’une génération, est une sacrée révélation.