C’était très bizarre. Je comprends que beaucoup de gens aiment ce film parce qu’il y a une vraie recherche artistique, on ressent une volonté de faire quelque chose de nouveau, une oeuvre qui sort du commun. Il y a des plans et des effets peu ordinaires qui fonctionnent plutôt bien.
C’est pour ça que je pourrais jamais dire que c’est un film moyen. Les plans, la narration et les dialogues sont vraiment des éléments qui sortent de l’ordre établi et qui font de Huit et Demi une oeuvre unique et qui donne un résultat déstabilisant.
Quelque chose de typique des films des années 60 c’est cette volonté des réalisateurs de chercher des nouvelles formes, de faire des films nouveaux en sortant des modèles précédent et 8 et demi s’inscrit particulièrement dans cette tradition. Il est clair que c’est un film qui ne nous laisse pas impassible et c’est ça la qualité principale du film selon moi.
Mais il manque quelque chose, quelque chose qui vient chercher des émotions beaucoup plus forte peut être. Il manque de l’invisible, le piège de la nouvelle forme c’est le piège du visible, on cherche à remplacer l’ancien visible par du nouveau visible au lieu de créer un invisible plus fort et marquant. C’est ça qu’il manque au film et qui laisse une case vide encore à remplir. C’est peut être ma vision du cinéma qui fait défaut.
Huit et demi reste à mes yeux le genre de film qui est nécessaire pour qu’un art arrive à son apogée. Il faut pour un art des périodes où des acteurs de celui-ci viennent tout chambouler. Chercher à dépasser ce qui est imposé, chercher le renouveau d’un art, faire émerger une bombe atomique au milieu des fusils mitrailleurs.