Du pain et des pieux
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le 28 nov. 2013
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Hunger Games est probablement le teenage movie le plus éveillé de sa génération. C’est une saga à double portée ; une vision au premier degré le fait paraitre comme un film classique avec une intrigue amoureuse sous fond d’amour déçu et impossible, bref gnangnan à souhait. Mais une vision au second degré peut également se faire. Il y a effectivement dans ces films une véritable critique de la société moderne, avec la révolte qui gronde, l’oppression du peuple par les plus riches. On peut parler de film d’anticipation, comme l’ont été Mad Max, V pour Vendetta ou encore Minority Report. Cette critique d’un avenir hypothétique est aussi une condamnation du principe panem et circenses, du pain et des jeux, qui existe depuis la Rome antique. Ce principe veut que la classe politique dominante organise des jeux, des distractions (comme une Coupe du monde de football) pour détourner le peuple des vrais problèmes. Avec cette lecture à deux niveaux, Hunger Games acquiert une profondeur que Twilight et d'autres n’atteindront jamais.
Le film est décomposé en deux parties. Pendant la première, Katniss et Peeta font leur tournée de la victoire. Le démarrage est un peu lent, mais permet de montrer l’envers du décor de cette société futuriste. Peeta et Katniss doivent faire semblant d’être amants pour contenter le Capitole. Mais le peuple n’est pas dupe et la révolte gronde. Au second degré, il y a une critique de la célébrité et de ce que les stars doivent faire pour rester au centre de l’attention. On a droit à une condamnation de la société spectacle et de la langue de bois des artistes durant les tournées promotionnelles.
Et puis le film bascule dans un nouvel Hunger Games (75e). Celui-ci met en compétition les gagnants des éditions précédentes. Donnant un second souffle au film qui en avait bien besoin. Cette deuxième partie ravira les fans d’action, et nous retombons dans le principe du premier film. Même si il y a de belles trouvailles, cette partie contient certaines faiblesses scénaristiques ; plusieurs choix du réalisateur sont peu compréhensibles, le scénario manque de clarté. Ici, pas de second degré, que de la baston pure qui raviront les fans du genre. Mention spéciale à Jennifer Lawrence qui crève toujours l’écran.
Pour conclure je dirais que ce film est beaucoup trop long, il dure 2h30 et perd rapidement de son rythme, 2h auraient largement suffi, surtout que la fin tombe un peu à plat. Hunger Games est donc un film en demi teinte, mi figue mi raisin, à double vitesse, un peu redondant comportant des erreurs, mais dans l’ensemble pas trop mauvais. Un bon divertissement.
Créée
le 27 mars 2015
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