Clairement inspiré des "Diaboliques" de Clouzot, "Taste of Fear" est un thriller psychologique situé sur la Côte d'Azur. Une jeune femme en fauteuil roulant débarque chez son riche paternel, qu'elle n'a pas vu depuis 10 ans. Sauf que le bonhomme est prétendument absent, et que des événements de plus en plus étranges vont se dérouler. On sent le complot venir gros comme une maison, la question c'est par qui et pourquoi !
Ce film était en 1961 une nouvelle tentative pour la Hammer. La firme britannique avait alors commencé depuis peu son cycle d'horreur gothique avec un franc succès. Cela n'empêchera pas "Taste of Fear" d'être un succès à son tour. S'en suivront ainsi plusieurs thrillers à twists en noir et blanc (on peut citer "Maniac", également situé dans le Sud de la France).
Ici, la mise en scène est efficace, faisant ressentir rapidement le malaise. Tandis que la photographie en noir & blanc exploite bien les recoins d'une sinistre villa, dans laquelle se déroule le gros de l'action. Mais c'est bien sûr le scénario qui vaut le détour, offrant une mise en place dérangeante, et un dernier acte particulièrement généreux en twists, qui font sans problème encore leur effet aujourd'hui, sans tomber dans le ridicule.
Côté acteur, Susan Strasberg est convaincante en jeune femme frêle oppressée. Et s'il manque un peu d'expressivité, Ronald Lewis donne le change en chauffeur... dont l'étrange ressemblance avec David Hasselhof ajoute un certain trouble au film !
Par contre, la présence finalement très légère de Christopher Lee est décevante. Il aurait été beaucoup plus intéressant et inquiétant dans le rôle du chauffeur... auquel cas il faut avouer que certains twists auraient été cramé d'emblée ! Finalement sa sous-exploitation, aussi frustrante soit-elle, est peut-être l'une des meilleures idées du film, le spectateur s'attendant à ce qu'il joue un rôle clé ou sinistre dans l'intrigue.
A l'arrivée, "Taste of Fear" est ainsi un thriller psychologique réussi, à ranger dans le haut du panier de la Hammer.