J'aime bien Robert Rodriguez. J'ai vu la grande majorité de ces films (du moins ceux sortis au cinéma), apprécie son style, assumant son amour de la série B tout en sachant être à la hauteur d'enjeux plus grands (« Alita : Battle Angel »), tout en restant lucide sur l'aspect très inégale de son œuvre, notamment la partie « enfantine ». C'est donc curieux mais sans grande attente au vu des critiques que je me suis dirigé pour voir « Hypnotic », et c'était probablement la meilleure posture à avoir. Les deux premiers tiers sont relativement « prenants » (bien grand mot!), on est toutefois surpris de la balourdise visuelle et sonore traversant régulièrement le film, à l'image d'une utilisation musicale pas franchement subtile.
Quant au scénario, parfois malin et stimulant concernant l'aspect « hypnotique », il se fait beaucoup plus cliché dans sa dimension « fillette enlevée doublée d'un traumatisme parental ». Les références sont nombreuses, d' « Hypnose », bien sûr, à « Doctor Strange » et « Inception », avec beaucoup moins de moyens et donc des rendus logiquement beaucoup plus approximatifs. Face à un Ben Affleck en mode très mineur, Alice Braga, en plus d'une présence physique très agréable, apporte dynamisme et pugnacité, le choix de William Fichtner en antagoniste ne pouvant être que convaincant.
Arrive alors ce « twist », rappelant en partie
« Shutter Island » :
il est, certes, surprenant. Mais pas vraiment réussi, donnant l'impression d'être rajouté, le scénario, déjà pas franchement d'une rigueur totale (quelques explications supplémentaires n'auraient pas été de trop), perdant de sa noirceur et annihilant en grande partie l'intérêt du récit pour se termine dans un (presque, attendez le générique) « happy end » complet. Une œuvre qui n'était pas ce qu'elle semblait être, ce qui joue, malheureusement, plutôt en sa défaveur. Les plus indulgents y verront une réflexion intéressant sur le pouvoir des images, de l'illusion et, donc, du cinéma : pourquoi pas. Pas déplaisant, mais un titre mineur dans l'année comme dans la filmographie de Rodriguez : dommage au vu de son sympathique potentiel.