Quoi de mieux qu’un robot pour comprendre notre humanité? Attendez-vous à voir très peu de technologie dans ce film, qui utilise l’idée d’un robot-partenaire romantique idéal pour traiter de sujets tels que les contradictions intrinsèques au progrès et à la quête du bonheur, des paradoxes qu’il y a à vouloir imiter et satisfaire l’humain, et d’à quel point nous sommes loin, très loin de savoir définir ce que c’est que ressentir ou être humain. Ce film traite de tous ces sujets avec une douceur et une légereté, avec une fantaisie, un humour et une poésie remarquable, sans jamais alourdir le propos, sans jamais tomber dans les ravins de l’érudition et des pseudo-profondeurs philosophiques qui menacent les films de ce genre. Cette légereté doivent énormément à la performance extraordinaire des acteurs principaux, de Maren Eggert, parfaite dans le rôle d’Alma, une célibataire endurcie ayant appris à traiter le monde comme un jeu, et de Dan Stevens, ro-beau-gosse programmé spécialement pour être le partenaire idéal d’Alma, étonnamment taquin et puéril pour une machine, deux acteurs dont on sent qu’ils se sont beaucoup amusés sur ces rôles. Dans l’histoire, leur humour, leur regard sensible et détaché à la fois en font un couple idéal, et un guide parfait pour ces sujets aussi intéressants qu’absurdes. La réalisation m’a parue adaptée et poétique, tout comme la bande son centrée sur des ballades des danois Bremer et McCoy et de René Aubry. Un film surprenant, le meilleur de sa catégorie pour moi, ex aequo avec l’excellent Her de Spike Jonze.