Au début c'est fade, puis ça devient sucré
On ne saura pas si les gâteaux karukan du grand-père de Koïchi et Ryu rencontreront le succès auprès des jeunes générations, mais leur saveur ressemble à celle du film. A la première bouchée ça semble un peu fade, "vague" comme dit Koïchi. Puis la douceur se révèle progressivement.
Il faut un peu de patience, peut-être un peu trop, pour rentrer pleinement dans "I Wish, nos voeux secrets". Ce qui aurait pu avoir la concision d'un conte se dilue dans les scènes inutiles d'une première partie trop longue; notamment, les flash-backs oniriques montrant la famille avant le divorce n'apportent rien. On peut aimer la temporalité étirée du cinéma d'auteur asiatique, la révélation de l'essence des personnages par addition de scènes de la vie quotidienne (je pense à "Yi Yi" d'Edward Yang ou "Shara" de Naomi Kawase), et malgré tout rester indifférent aux tentatives de Kore-Eda de nous faire rentrer par le menu dans la vie de Koïchi et Ryu.
Et puis, la première heure (la première bouchée) passée, l'histoire trouve son rythme. Les deux frères et leurs amis respectifs ourdissent leur plan pour se retrouver à mi-chemin d'une nouvelle ligne de shinkansen, et la petite aventure devient pour tous un voyage initiatique. Vingt minutes plus court, cela aurait pu donner un film passionnant, et même ainsi, il reste un bon moment de cinéma, en compagnie d'enfants acteurs dont le naturel crève l'écran. Mention spéciale au jeune frère, qui cabotine à n'en plus pouvoir, et on y croit à fond.