Jusqu’à présent je n'avais jamais vu de film de Kore-Eda Hirokazu. que ce soit "Nobody Knows" ou bien encore "Still Walking". Le fait d'avoir lu le résumé du film avant de m'y rendre m'avait à chaque fois totalement calmé. Pour ce "I Wish", j'ai donc été prudent : j'y suis allé sans rien savoir de ce film ! Autant le dire tout de suite : ça ne m'a pas rendu service du tout ! Alors pourtant, le film se veut tout calme et tout doux, ce qui laissait augurer d'un film accessible et sans prise de tête. Eh bien que nenni ! Quelle misère pour comprendre de quoi il retourne dans ce film ! Alors on voit des superbes scènes où le petit Koichi retire des cendres de volcan de sa chambre, où il bouffe des glaces, fait ses devoirs, va à l'école, téléphone à son frère, pose plein de questions à ses potes… Mais au milieu de tout ça, pour comprendre où veut en venir le film, Hirokazu nous laisse en mode « tu te démerdes ! ». Petit à petit, deux lignes directrices ressortent : la construction d’une ligne de Shinkansen sur leur petite île, et la séparation de deux frères suite à une rupture familiale. Bref, il faut donc beaucoup de temps pour comprendre que le film se structure autour de ça mais – pire ! – il en faut encore davantage pour que cette intrigue minimaliste se développe !!! Alors OK, je peux encore adhérer à l'atmosphère douce et sans remous du film. En soi, elle est plaisante : l'ambiance est très travaillée et les personnages sont tous assez touchants. Mais à part ça – merde alors ! – qu'est-ce qui leur arrive à ces gens ?! Il ne se passe RIEN dans ce film. Les scènes s'enchaînent dans le désordre sans que rien ne se passe, sans qu'aucune intrigue ne s'amorce, sans qu'une seule fois l'édifice ne s'ébranle. Et ça dure plus de 2h tout ça ! Une éternité pour moi. Je l'avoue d'ailleurs, je n'ai pas pu rester jusqu'au bout. J'ai quitté le navire au bout d'une heure et dix minutes – et encore ! – l'envie de fuir la monotonie de ce "I Wish" s'était déjà maintes fois manifestée. Certes, la recette d'un gâteau traditionnel ou bien encore l'évocation par les gamins de leurs rêves d'être base-ballers professionnels arrivaient parfois à me tenir en haleine (c'est dire si les raisons de rester étaient motivantes !), mais au bout d'un moment, j'ai quand même fini par me dire : « à quoi bon ? » Alors d'accord, ce film n'est pas méchant. De même, je peux encore m'accorder avec ceux qui rétorqueront que ce genre de films n'étaient vraisemblablement pas faits pour des spectateurs comme moi. Tout cela est sûrement vrai, mais en fin de compte, moi je ne retiens de cet "I Wish" qu'une seule chose. Même sans avoir nourri aucune animosité contre ce film, il n'empêche qu'il m’est bien difficile de vous recommander un film devant lequel je me suis à ce point ennuyé.