Le film souffre d'une comparaison qu'il est impossible de ne pas faire. Il arrive presque 40 ans après l'indépassable Amadeus de Milos Forman et malgré ses qualités, il n'emporte pas dans le tumulte de la passion créatrice comme son illustre aîné. Et il ne traite pas le "sujet" de façon psychanalytique comme Forman mais de façon beaucoup plus triviale. Impossible de ne pas comparer parce que ce Myslivecek dont personne ne parvient à prononcer le nom, est un contemporain de Mozart et ce dernier l'a d'ailleurs rencontré et admiré. Incompréhensible que cette musique merveilleuse ne soit pas parvenue jusqu'à nous (très peu d'oeuvres du compositeurs d'ailleurs sont à ce jour enregistrées) et gloire au réalisateur de nous permettre de faire la connaissance de ce musicien, compositeur talentueux mort jeune de gangrène ou de syphilis (l'affaire n'est pas claire), en tout cas, totalement défiguré et abandonné.
La vie du maestro nous est contée par le biais des "commandes" qu'il recevait à travers l'Europe et en particulier l'Italie et le réalisateur en profite pour nous dresser un portrait des moeurs de l'époque. Séducteur presque malgré lui, Myslivecek fera de multiples rencontres féminines et honorera ces dames avec une parfaite application. Et c'est le gros reproche que je fais au film. Il s'attarde davantage sur les moeurs, les orgies, le déniaisage du garçon élevé chez les jésuites à Prague et son papillonnage d'une femme à l'autre, que sur sa création. Même si le film est baigné de musique.
Une déception donc aussi parce que j'ai trouvé l'interprète principal d'une grande fadeur. Mais il reste néanmoins un film d'une grande beauté, ornementé d'une musique merveilleuse que l'on découvre et qui peut rivaliser sans peine avec celle du divin Mozart et encore le bonheur de voir Venise, Naples et Prague.