J'étais une fois dans l'Ouest
J'ai honte.
Honte d'avoir attendu jusqu'à 18 ans pour voir mon premier Western. D'accord, je suis passé par certaines banalités comme 3h:10 pour Yuma (que j'avais adoré à l'époque, mais qui est incomparable à l'ouvrage ci-contre), Mort ou vif ou encore Rango, si on peut le placer dans la catégorie western. Mais tous ces films paraissent mauvais devant Il était une fois dans l'Ouest.
Je dois avouer que j'ai peiné aussi. J'ai passé près d'une heure pour bien rentrer dans le film. Oh, tout contribuait à me réjouir; le paysage, premier support du genre, transcende dans une époque lointaine. La musique (en premier lieu celle de l'harmonica) relève de la perfection. S'ajoutent les personnages, à caractères très différents mais tout aussi intrigants. Et puis, vous m'excuserez mais je dois aussi noter le décolleté de Claudia Cardinale.
Pourtant, le début est long; plus de dix minutes ennuyantes à la gare, dont deux sont consacrées à un type agacé par une mouche. Puis il y a une superbe apparition de Bronson. Puis c'est mort. Puis une famille d'irlandais meurt. Et c'est mort encore. Je suppose que les connaisseurs s'écrieraient devant ce résumé peu représentatif, mais c'est ainsi que j'ai senti le début. En ma défense, je dirais qu'il s'agit de mon premier western spaghetti et premier film de Sergio Leone. Je ne connaissais pas le style du bonhomme, et il différait par rapport à ce que j'étais habitué. Ensuite j'ai compris que la lente introduction du décor et des personnages contribuait à la magie du film.
Une fois habitué à l'ambiance générale, j'ai été convaincu. Plongé dans l'histoire, surpris à plusieurs reprises, fasciné par l'homme à l'harmonica, amusé par Cheyenne et admiratif des profonds yeux bleus de Fonda, pour la première fois vus en couleur. Son crachat est à noter aussi. Pour Cardinale, je n'ai pas grand chose à dire, je n'ai pas toujours compris ses intentions, et j'ai déjà expliqué plus haut qu'est-ce qui me sautait aux yeux dès que je la voyais.
J'achèverai par la scène finale. L'épique à l'état pur. Je ne tenterai pas d'en faire l'analyse, parce que pour ce type de séquence c'est inutile. Il suffit de regarder, d'avoir des frissons et d'en être ému.