Après sa trilogie du dollar posant les jalons du western spaghetti, la démarche de Sergio Leone pour "C'era una volta il West" consiste davantage en un tribut payé au western classique.
Et dieu que cet hommage est réussi, tant cette belle histoire triste, aussi émouvante que captivante, cumule les atouts :
une qualité formelle de toute beauté, grâce au savoir-faire technique et à la mise en scène opératique de Leone.
des personnages charismatiques incarnés par des acteurs exceptionnels : le "gentil" Henry Fonda est parfaitement crédible en ordure intégrale, Charles Bronson en justicier taiseux, et Jason Robards en crapule au grand cœur, sans oublier les nombreuses trognes dans les seconds rôles.
une héroïne à la personnalité bien affirmée, sous les traits gracieux d'une Claudia Cardinale au sommet de sa beauté, qui aimante la caméra à chaque apparition.
un contexte historique passionnant, puisque le récit se déroule durant le développement du chemin de fer en direction de la côte pacifique.
last but not least, la musique somptueuse d'Ennio Morricone, lyrique et grandiose, sublimée par le travail sur les silences et les sons isolés du Far West (un moulin rouillé, une mouche, comme dans cette incroyable séquence d'introduction muette, longue de 13 minutes)