Palme d'or lors du festival de Cannes 2014, Nuri Bilge Ceylan est un habitué des marches. Grand Prix en 2003 pour Uzak et prix de la mise en scène en 2008 pour Les Trois Singes, le réalisateur turc a encore obtenu le Grand Prix en 2011 pour Il était une fois en Anatolie. Discret, très peu connu en France jusqu'à sa Palme de l'an dernier et encore assez intimiste aujourd'hui, Bilge Ceylan fait donc, pourtant, l'unanimité, quel que soit le jury qui doive juger de la qualité de ses films. Pourquoi ? Ce n'est pas bien compliqué : parce que c'est beau. Il n'y a rien de plus à expliquer. Doté d'un sens inné pour l'esthétique, Bilge Ceylan tient un modèle de cinéma tout ce qu'il y a de plus simple et de plus basique. Kenan, coupable d'un meurtre, est traîné par la police turque autour d'un village pour trouver le lieu où le corps de la victime a été enterrée. Le scénario, ainsi, tient en une ligne. Pourtant, la réalisation permet de faire apparaître à la fois les sentiments des personnages et la beauté de la région. Il n'y a rien d'exceptionnel dans Il était une fois en Anatolie, on voit même rarement des films aussi simples. Mais Nuri Bilge Ceylan livre ici une leçon de cinéma, qui devrait être vue par quiconque espère un jour réaliser ses propres films.