Les individualistes forcenés des films précédents de Leone cèdent la place ici à des personnages plus touchants et profonds, de Juan Miranda, père de famille nombreuse qui chérit ses enfants autant que les dineros qu’il pille à longueur de journée ou encore John Mallory, ex-révolutionnaire irlandais qui tente de se racheter des remords et des fautes passées à travers la révolution en cours au Mexique en utilisant son expertise de la dynamite.L’amitié virile qui s’installe alors entre les deux personnages est très convaincante et confronte habilement les idéaux de jeunesse de l’un à la désillusion apolitique de l’autre. Pour autant, ceux-ci incarnent moins des idées immuables et pré-existantes au film qu’une pensée en mouvement qui se nourrit de l’histoire en marche et de l’interaction de la pensée de chacun.Par ailleurs, Leone garde le ludisme et l’espièglerie des westerns d’antan en infusant son métrage d’un juste équilibre entre comédie et drame, un aspect nourrissant sans cesse l’autre ce qui fait de « Il était une fois la révolution » sans doute le film le plus sous estimé de son cinéaste mais qui vieillit aussi bien qu’un grand cru du Médoc.