Un coeur chargé de dynamite.
Aborder « ... la Révolution » a été un moment d'excitation, c'était le seul western de Leone que je n'avais pas vu jusqu'à aujourd'hui. Désormais ce sentiment de découverte m'a échappé à jamais.
Je ne sais pas si le destin fait bien les choses, car ce contraste entre joie comique d'un côté et déchirement de l'autre se retrouve à merveille dans ce film qui nous en fait voir de toutes les couleurs.
Jason Coburn talonne son propre personnage, rarement prévisible et doté d'un sens de la parole aguiché, ce monsieur à la belle moustache va trouver en la personne de Rod Steiger un associé non-désiré, devenant au fur et à mesure que leur périple avance un duo lié par une soif d'argents en terre d'Amérique. Ils rient, se taquinent, mais se lamentent quand le pessimisme ambiant les rattrape par la gorge.
La Révolution, c'est plus que ça encore. La narration fait mouche, elle est moins intellectualisée que les précédents métrages de Leone, mais elle est tout de même lourde d'un propos engagé. Entre des tueries d'une cruauté sans bornes et des attaques préparées jouissives, certaines prises de conscience viennent ternir la mine de nos deux gaillards qui voulaient pourtant s'éloigner de toute cette merde.
Alors je ne vais pas vous mentir, cette vision de l'anarchie ne m'a pas profondément touché. Du moins, chaque pan, chaque séquence, chaque échange de tirs ou de mots que je voyais se dérouler sous mes yeux ne m'a pas fait bouger de là où j'étais assis. Peut-être ai-je manqué de sensibilité...
Une autre impression mitigée, celle d'un message antimilitariste certes réussi, mais parfois tiré par les cheveux. Plus triste encore, je n'ai pas retrouvé la rythmique et la poésie sauvage qui firent le charme de « ...l'Ouest », par exemple. Faut-il sans doute éviter de les comparer ? Toutefois, cela n'excède aucunement le plaisir retiré de ce premier visionnage qui fut riche en action débridé et en flashbacks romantisés, donnant ainsi à ce buddy-movie au Mexique ses lettres de noblesse. Il s'est combattu ardemment pour, qui oserait les lui arracher ?
Si il y a bien une chose irréprochable, c'est sans vous cacher les musiques parsemées ici et là. "Chom, Chom, Chom" ; "Sean, Sean, Sean" ou plus exactement "Giù la testa", appelez ça comme vous voulez, est une mélodie fabuleuse qu'on chantonne naturellement, qui redresse les poils du corps...