Il n'y a pas d'âge pour commencer l'ouverture d'esprit, surtout si la forme du court-métrage est poétique, tendre, enfantine comme l'est celle de In a Heartbeat. On ne s'abaissera pas à (ne serait-ce que) songer aux arguments aberrants qu'a provoqué la sortie de ce court-métrage sur la tolérance (à les en croire, tous les enfants devraient en avoir pour dix ans de psychanalyse ou devenir homosexuels dès la fin du visionnage de ce court... Désolant ? Risible ? On hésite.). Concentrons-nous alors sur la "colombe plutôt que sur le crachat" : on se tournera alors vers l'inventivité, le graphisme soigné, l'humour simple et efficace, et bien sûr la tendresse de ce petit film d'animation de 4 minutes. L'association au personnage principal d'un petit cœur animé et excentrique permet de montrer facilement les émotions de ce premier, de créer des gags amusants (lorsque le cœur caresse les cheveux de l'élu...), mais aussi de placer l'intérêt du court ailleurs qu'en un unique discours engagé LGBT+. Certes, le grand atout est bien là, dans son engagement pour la visibilité des couples homosexuels dans l'animation tout public, mais In a Heartbeat ne s'en contente pas, il se permet de mélanger sa fantaisie "mignonne" à un pré-final touchant (soulignant le malêtre du jeune homme amoureux), un programme formel copieux qui compense alors le fonds qui (à part son engagement) manque parfois de tenue : le happy-end est un peu facile. Le design du bellâtre est assez réducteur (il est beau et musclé, quoi) mais celui du personnage principal fait carton-plein avec ses grandes mains, ses jambes et bras en allumettes, ses oreilles décollées et ses frisottis roux le rendent instantanément sympathique, attachant. Une bonne idée, qui change des courts romantiques vus et revus, d'abord par son couple homosexuel, mais aussi par l'originalité de son binôme principal "cœur trublion et maladroit attachant". On aimerait bien voir la version long-métrage (si Disney Pixar, ou autre, nous écoute...).