En Corée du Sud, une femme française va rencontrer des habitants d'une ville reculée. Sauf qu'il va y avoir trois variations sur la même histoire. Tout d'abord, elle est une réalisatrice qui va revoir des amis. Ensuite, elle rencontre son amant avec qui elle veut fuir. Et enfin, c'est elle qui est plaquée par son mari.
Je ne connaissais pas le cinéma de Hong Sang-Soo, mais à travers Isabelle Huppert, on y découvre un film non seulement accessible mais ludique en soi. Il fait à la fois penser à Alain Resnais ou Eric Rohmer, mais avec des acteurs qui semblent eux aussi prendre du plaisir à jouer des choses différentes. Bien entendu, comment ne pas parler de Isabelle Huppert, qui réussit décidément tout ce qu'elle touche, car elle arrive à être trois femmes différentes, et ce avec les mêmes acteurs à chaque fois, mais avec quelques petites différences qui en font tout le sel. Notamment les multiples rencontres avec un maitre nageur et leurs jeux mots sur le mot phare (ou lighthouse).
C'est aussi un film où ça picole énormément, vu l'alcool qu'ils boivent, et c'est comme une libération pour les personnages qui se donnent droit aux meilleures fantaisies, voire aux drames. Sans oublier tout ce jeu sur le langage où Huppert ne comprend pas le coréen, et entend des choses pas toujours gentilles sur elles dans une langue qu'elle ne connait pas, et ce avec le sourire.
On sent que, à l'image du plan final, Hong Sang-Soo est captivé par son actrice principale, en terres étrangè-res, et qui s'y fond comme un poisson dans l'eau. Comme nous avec le charme du film.