Tous les Hong Sang-soo se ressemblent ? Ben non, le très prolifique cinéaste réussit toujours, malgré un rythme soutenu de deux films par an, à créer, à chaque fois, un petit quelque chose de nouveau.
Bon, les habitués ne seront pas étonnés de trouver, dans ce nouvel opus, un personnage de réalisateur, un assemblage de longues séquences de discussions filmées en plan-séquence, au moins un échange autour d'un repas (avec une alcoolémie, dans cette œuvre, bien inférieure à la moyenne de la filmo entière du Monsieur, il faut le souligner !), des mouvements de caméra pratiquement absents, un nombre assez minimal de caractères (trois principaux, deux secondaires !), une durée d'ensemble guère conséquente (une heure et une minute en tout !) et la présence de la fidèle Kim Min-hee (aussi reconnaissable ici que Cate Blanchett dans Hot Fuzz !).
La grande différence avec tout le reste, ici, est visuelle. Elle saute tout de suite aux yeux. L'image est floue. D'une manière plus ou moins prononcée selon tel moment ou tel autre (ce qui dégage un côté impressionniste, un peu style Claude Monet de la série des Parlements de Londres !). Ouais, ouais, c'est volontairement flou. Donc, rassurez-vous, ce n'est pas la peine de vous précipiter sur votre téléphone pour que la secrétaire revêche de votre ophtalmo vous donne un rendez-vous dans un an.
Et pourquoi c'est flou ? Ben, sans doute pour traduire le fait que le protagoniste, qui veut mettre en scène un court-métrage, dans une ville côtière, avec juste l'aide d'un caméraman et d'une actrice, n'est pas inspiré des masses quant à ce qu'il pourrait bien raconter dans son futur film et qu'il le cherche là où il peut (enfin, c'est mon interprétation, bien personnelle, qui n'engage que moi !). Du vague à l'âme près des vagues (OK, je sors !).
En résumé, In Water est une autre variation sur le thème des doutes artistiques et, par extension, existentiels. Bref, un sujet avec lequel Hong Sang-soo est évidemment comme un poisson dans l'eau (oui, là, promis, je sors vraiment !).