La nouvelle livraison de Hong Sang-Soo, un des cinéastes actuels les plus prolifiques (avec Dupieux , dans un autre style). Cette fois, il propose un récit ultra-minimaliste (par la durée, aussi bien que par le scénario). L'histoire est en effet réduite à pas grand chose : trois personnages sur une île, pour tourner un court métrage, qui se promènent, discutent, en attendant de se décider à tourner ce film. Jusqu'à la séquence finale, celle du tournage, dont la conclusion ouvre des pistes d'interprétation auxquelles on n'aurait pas pensé avant, avec une ouverture , encore plus que de la mélancolie ou du doux amer, vers un potentiel drame (aussi bien dans le passé du personnage que pour la conclusion de l'histoire).
L'idée de l'image floue passe très bien, car loin d'être illisible (elle est même parfois très nette) , l'image est agréable à regarder, avec une tonalité pastel très douce et un aspect quelque part entre l'aquarelle et certaines peintures impressionnistes. Il manque juste à ce film un scénario plus élaboré, ne donnant pas au film un aspect de court ou moyen métrage dont on a étiré certaines scènes pour dépasser légèrement l'heure de projection (la limite inférieure pour être qualifié de long métrage).
Bonne surprise donc. A noter que le cinéaste a (presque ) tout fait sur ce film : production, scénario, réalisation, photo, montage et musique...