J'en ai marre de Dupieux car il a fait un chouette premier film "Steak" (oui je sais, c'est son deuxième), qui synthétise parfaitement toute son oeuvre (le comble...). Et par la suite, tout n'a été que du réchauffé sur réchauffé. Et plus ça avance, plus j'ai l'impression qu'il pense à un concept de film en buvant une bière avec ses potes, écrit 2-3 lignes à l'arrache, le présente au producteur qui va financer car Dupieux s'est fait un nom, tourne ça, monte et passe déjà au suivant.
C'est typiquement le cas ici où Dupieux à un chouette concept qui pourrait aller tellement loin, mais il n'en fait rien car il n'a jamais pris le temps de murir son scénario (comme ses pommes). Il s'en fout et ne prend même pas le soin de donner à son univers des règles : ce trou, on peut le remonter ? Ça annule les effets ? On peut le descendre indéfiniment ? Les personnages peuvent-ils être dans des temporalités différentes ? Quels paradoxes cela peut-il créer ? etc.
A un moment, quand Dupieux se focalisait sur le chat, je pensais qu'il allait mourir par accident et que les personnages allaient le essayer de remonter le temps pour le ramener à la vie avec peut-être quelques conséquences (comme dans Simetierre de King), et cela aurait aussi pu s'appliquer au personnage de Benoît Magimel quand il casse sa bite. Mais en fait non, mon imagination m'a emmené plus loin que le film lui-même qui préfère se focaliser sur une histoire de bite électronique (alors ok c'est rigolo mais ça aurait pu faire l'objet d'un autre film) et d'une nana qui va vouloir rajeunir : c'est tout ce qu'avait à proposer le cinéaste avec une telle boîte de Pandore ! Franchement, je suis sûr qu'on peut retrouver un épisode de la Quatrième Dimension qui traiterait d'un sujet similaire de manière plus passionnante.
Autre chose qui traduit le manque de maturation, c'est qu'à la fin du métrage, on a trois séquences musicales qui s'enchainent à la suite. Et on peut également noter la faible durée totale du métrage qui traduit cette fainéantise.
Voilà, pour le reste, je retiens les arrangements de Bach à la sauce Wendy Carlos c'est génial, j'adore la bande-son, les dialogues comme souvent chez Dupieux sont tops et malgré tout ce que j'ai pu dire, on suit quand même le film avec un certain intérêt car on se prend à être mené par le bout du nez. En revanche, que c'est laid pour le cadre et la photo. J'ai vraiment là aussi l'impression que Dupieux n'en a rien à foutre et se contente du bouton "mode automatique". Je mets d'ailleurs un petit billet qu'il sera dans quelques années, il sera le premier cinéaste à faire un film généré en partie avec une intelligence artificielle.
N.B. : Par contre, je n'ai absolument pas reconnu Léa Drucker, j'ai pensé que c'était Marina Foïs. C'est fou comme elles se ressemblent...