Incroyable mais vrai, sorti en 2022 et réalisé par Quentin Dupieux, s’inscrit dans la continuité du style de son réalisateur, à savoir un ton absurde mêlé à un semblant de réalisme et une mise en scène minimaliste. J’avais déjà regardé Le Daim du même réalisateur et d’aussi loin que je me souvienne c’était une comédie absurde mais sans plus qui m’avais laissé sur ma faim.
Bah là c’est pareil, on a beau avoir un casting de haute volée (Chabat, Magimel, Drucker, Demoustier) qui porte le film, ça ne décolle jamais de son principe de base. Le principal reproche que je pourrais faire à Dupieux c’est de ne jamais dépasser plus loin que son idée de base. On a une très bonne idée de pitch, quelque thèmes disséminés par ci par là mais ça ne dépasse jamais le stade de départ. Comme dans le Daim, Dupieux à une idée, il développe un peu les enjeux et puis hop flemme, il n’y a plus rien à dire, le reste du film est un enchaînement de scènes sans réel intérêt juste pour confirmer les 30 premières minutes. Rien n’est réellement étoffé, les personnages sont peu développés, leurs relations semblent artificielles, leurs motivations paraissent futiles parce qu’on ne les connaît pas assez pour pouvoir s’y intéresser.
Le problème de Dupieux c’est qu’il n’arrive pas à sublimer ses idées, il n’arrive à trouver cette étincelle comique qui ferait passer son film d’un petit film sympa à un chef d’œuvre. Pourtant je trouve beaucoup de points positifs à ce film. J’aime beaucoup par exemple la scène du dîner au début, elle dure assez longtemps, la gestion des silences, la mise en scène nous fait clairement ressentir la gêne de cette situation et en même temps est assez drôle. J’aime beaucoup aussi la prestation des acteurs, Magimel est excellent en giga beauf lourdingue, Demoustier joue parfaitement la connasse, Chabat et Drucker sont également très bons dans leur absurdité respective.
Mais cela ne va jamais plus loin et la fin en montage alterné est assez navrante dans le sens où elle expédie l’histoire vite fait et donne l’impression que Dupieux avait la flemme de terminer son film.