Bon, me voilà devant ce film, je continue mon cycle. Après le premier et son remake, je m’attaque au second du triptyque. Un peu à l’image du second parrain, (film qui semble avoir inspiré grandement celui-ci) je l’estime meilleur, au dessus. Là où le premier volet se contentait d’expliquer très brièvement, les chemins de deux protagonistes, ce film se permet d’y aller plus en profondeur. C’est normal c’est un préquel. C’est vrai mais lors de mon visionage, je trouve que ce nouveau récit aborde mieux quasiment tous les enjeux du premier.
Tout d’abord j’estime trouver, que le film gère plutôt bien la manière d’opposer deux camps. La triade qui fait limite son apparition, tant je l’a trouvait fantomatique, dans le premier, vierge d’explication. Ici elle est centrale dans le récit, contrairement au premier qui n’explique pas réellement, les intérêts de cette mafia, ses mœurs, ses traditions, son fonctionnement et organisation…Alors que dans ce successeur, à la manière d’un Election, on voit bien tout ça. Je trouve même que intrinsèquement au genre que représente le film de mafia, Infernal Affairs ll est un bien évidemment un meilleur film que son prédécesseur, mais aussi un très bon film dans ce sous-genre du film de crime. On y aperçoit une bien forte inspiration au parrain ll (ou même au 1), notamment lorsque l’on va aborder le thème de la famille, de la succession ou même des différentes manières d’exercer un business…Enfin beaucoup de thème symbolisé par le personnage de Francis Ng qui pour moi est un personnage plutôt bien écris, mais je n’ai pas pu m’empêcher de voir cet acteur que en temps normal j’apprécie beaucoup (chez To), dans l’ombre de Michael Corleone, et je sais bien qu’il est dure de perdre son père mais pourtant, de dire en permanence mon père disait…cela ressemble à quelque chose que j’ai déjà vu 1000 fois dans la bouche du fils de Vito. Je pense que Hau gagnerait plus à rester calme pour que l’on se rende compte nous même de comment il est atteint par ce meurtre, le travaillant pourtant tout le film.
Enfin bref le premier volet ne montrait en rien un aspect qui était pourtant majeur dans le récit et surtout pour les protagonistes, à propos de leurs identités. Je trouve que ce second film lui, sert très bien ce sentiment d’identité. Car le film se pose plus, on sent que le film se précipite moins dans son rythme, le film prend ses 15 minutes et se permet de ressasser ceux pourquoi les deux protagonistes sont affectés dans ses deux domaines différents. Ces deux domaines qui finiront par être démantelés, au gré d’une introspection dans leurs fonctionnements, introspection que le premier ne se permettait pas de faire. Donc on va casser l’image du polar, rendant plutôt un aspect de grande fresque, où il n’y a plus seulement une opposition entre Yan et Ming, mais quasiment une atmosphère digne d’un film choral. Cet aspect est deux fois plus efficace au développement de l’univers et marche plutôt bien, en incorporant plus d’attention à Sam, à sa femme, à Hau ou à Wong, le film se permet de développer les contradictions et les problèmes psychologiques, des deux camps-policier et criminel-là où le premier opus se contentait de l’évoquer. Je ne peux donc que saluer la démarche assez émancipatrice. Surtout qu’elle laisse à plein d’autres éléments aussi nommés mais pas vraiment développé, comme le parallélisme, entre la nationalisation, et la rétrocession avec l’infiltration des deux personnages principaux, qui certes n’est pas très approfondie mais qui est tout de même présente et assez abordé.
Bon malgré le fait que je reconnais une certaine émancipation du film, je dois dire que sur certains aspects il continue sur la lancée du premier et que c’est pour moi assez péjorativement que je le relève. Je pense principalement à l’utilisation de la musique, qui n’est certes plus envahissante, comme dans le premier, mais qui reste dans une forme d’omniprésence assez anxiogène et peu nécessaire. Come exemple il y a notamment à la scène de fin où Hau compte assassiner Sam et que le police se rend sur place, une scène qui en fait des caisses sur les ralentis tout d’abord et la musique ensuite, alors que honnêtement elle n’en avait pas besoin, pour créer de la tension. Bien sûr le film est par moment assez didactique comme le premier. Cela constitue une de ces faiblesses, une scène qui me reste en tête par rapport à ce défaut; celle où Sam appelle son collaborateur thaïlandais, qui précise des évènements arrivés précédemment que tout le monde avait évidemment compris, mais où l’on se sent quand même obligé de nous le redire.
En conclusion, je trouve cette opus, beaucoup plus réussi et sûrement le meilleur de la franchise. Il est pour moi un très bon film de mafia et plus particulièrement de triades, qui aurait sa place dans un classement relatant les meilleurs films de ce genre.