J'ai vu ce film un mois après avoir digéré le choc esthétique de Suspiria. Argento a voulu innover par rapport à ce chef d'oeuvre, ne pas en faire une copie. Il a changé son équipe. Comparons :
Effets spéciaux : Supérieurs à Suspiria : Cozzi a été supplanté par le grand Bava lui-même. On peut affirmer que des scènes comme la transformation de Lazar en sorcière sont son testament artistique. La défenestration et l'attaque des chats sont laborieuses, mais ne gâchent pas le film.
Photographie : Égale à Suspiria, mais dans un autre style : le bleu et le violet, en adéquation avec la maison de New-York, donnent une double sensation de terreur et d'éblouissement artistique.
Scénario : Égal à Suspiria, mais aussi dans un autre genre. Là, il s'agit non plus d'un récit linéaire mais d'un film choral, où chacun peut se faire massacrer à tout instant (ce qui est le cas). Cela peut être frustrant, mais cela sert le suspense. La fin est malheureusement bâclée, on aurait espéré un affrontement digne de ce nom mais notre héros n'écoutant que son courage a plié bagage.
Musique : Moyen + : Le thème principal et "Mater tenebrarum" marchent très bien, mais les musiques des meurtres sont un ton en-dessous de celles de Suspiria.
Casting : Moins bien : Mais voyons Dario ? Pourquoi avoir massacré tous les personnages sauf Mark! C'est le premier que j'aurai fait dessouder. L'acteur est affligeant, sans compter qu'au début, on a l'espoir que l'héroïne sera Rose (Miracle) ou Sara (Giorgi). Sinon, belle idée que d'avoir pris Ania Pieroni, mais pourquoi nous la montrer aussi peu de temps ? Je mettrai un 10 à n'importe quoi, du moment qu'on la voie au moins 1 heure.
En clair, un très bon film, gâché par une musique inégale et de mauvais choix scénaristiques.et d'acteurs.