Walter White contre les Narcos ! Un raccourci sans doute pas si loin de la réalité lorsque l'idée a dû germer dans la tête des producteurs. Honnête thriller qui se contente de rester dans les rails, Infiltrator est un divertissement que l'on ne regarde qu'une fois pour passer un moment. Inspiré de l'histoire de Brad Mazur, un agent infiltré dans la filiale blanchissement d'argent de Pablo Escobar en Floride, on ne doute que rarement de la bonne conduite de sa mission. Le réalisateur nous prend par la main, il présente une vision binaire des personnages, quitte à faire passer un narcotrafiquant international pour un homme de bon gout profondément honorable. L’ambiguïté n’existe pas, ou alors elle est très vite désamorcée (l’excellente scène du gâteau aurait vraiment pu lancer le film) jusqu’à un dénouement heureusement réjouissant. De plus, le film ne fait jamais l’abus d’action et les quelques coups de feu sont aussi rares que soudains.
Bryan Cranston est la principale (et seule) attraction d’Infiltrator, capable de jouer tous les registres avec flegme, nous faisant un peu oublier la mise en scène lambda et surtout une très poussive séquence d’introduction. Il faudrait juste arrêter le litron de teinture pour cheveux avant chaque tournage.