On ne va pas se mentir, si je suis allé voir cet « Infiltrator », c’est clairement parce que sur l’affiche étaient associés les noms de Bryan Cranston et de Brad Furman. Après tout, en cet été 2016 bien morose, même voir un Walter White moyen dans une moyenne « Défense Lincoln », ça pouvait se prendre... Eh bah pourtant même pas. Et pour le coup, le responsable est tout trouvé. Difficile de reprocher quoi que ce soit à Bryan Cranston qui a essayé de faire ce qu’il a pu avec ce qu’on lui a donné. Non, le vrai problème, c’est le projet de ce film en lui-même. Parce que non, on ne me fera pas croire que quelqu’un ait pu écrire ça dans une logique créatrice. Pour avoir un résultat aussi fade et aussi impersonnel, il est certainement presque sûr qu’on a pensé l’histoire du film APRES avoir pensé l’existence du film lui-même. Brad Furman voulait faire un film avec Bryan Cranston. Bryan Cranston voulait enfin avoir un rôle marquant sur grand écran ; les producteurs voulaient sûrement surfer sur l’aura de Walter White, et on n’a donc réfléchi qu’après coup à ce qu’on pouvait bien raconter pour que tout cela tienne. Parce que là, franchement, trop c’est trop. J’ai été incapable de voir ce film autrement que comme un exercice de style, un enchaînement de scènes déjà vu partout ailleurs dans les grands classiques du genre. Ce film, on croirait un croisement raté entre « Donnie Brasco » et « Sicario » (le deuxième étant déjà pas vraiment un modèle d’originalité à mon goût.) Bref, le film passe par tous les passages obligés du genre, sans jamais surprendre. Il récite sa leçon, parfois lourdement. J’ai essayé d’y croire, mais franchement, j’ai vécu une vraie purge. Dommage donc. Ce ne sera pas pour cette fois-ci que je reverrais un bon film de Brad Furman. Ce ne sera pas cette fois-ci qu’on verra Bryan Cranston dans un bon rôle au cinéma. Et ce ne sera pas cette fois-ci que le manque d’originalité dans un film me conviendra…