Près de 14 ans. C'est le temps qu'il m'aura fallu pour revoir "Inglorious Basterds", après un premier visionnage en salles qui ne m'avait pas totalement convaincu. Un recul bénéfique, puisque j'ai cette fois beaucoup plus apprécié cette virée de Tarantino dans la France occupée.

Comme à son habitude, le réalisateur s'inspire allègrement de films passés, qu'il s'agisse du classique "The Dirty Dozen", de films de propagande pro et anti nazi de l'époque, de diverses séries B. Et bien sûr, on échappe pas aux dialogues sur la pop culture... même quand on parle des années 20/30/40 !

Le cinéma (le lieu et l'art) étant d'autant plus central dans "Inglorious Basterds", ayant un rôle important dans plusieurs de ses chapitres. Les références au 7ème Art priment devant des incohérences historiques... jusqu'à un dernier acte qui piétine avec jouissance l'Histoire connue, pour là encore faire la part belle au cinéma !

Le tout avec une grande maîtrise de la réalisation. Il y a certes quelques petites longueurs (la scène de la taverne). Et des passages en français qui sonnent souvent faux. A ce niveau, Tarantino avait refusé d'écouter les conseils des acteurs francophones, s'obstinant à garder des expressions peu naturelles "parce qu'il aimait le son des mots". Ceci expliquant cela...

Mais pour le reste, c'est du tout bon. Des séquences très drôles, mêlant diverses langues et accents improbables. Et des scènes bien plus angoissantes où la tension est gérée de main de maître. Avec en tête cet échange introductif entre un fermier et un colonel SS.

Ce dernier étant évidemment le clou du film. Eloquent et charmant, mais aussi cruel et violent, polyglotte et intelligent, Hans Landa est un méchant que l'on adore détester. Christopher Waltz semble né pour jouer ce rôle, peut-être un des plus emblématiques des années 2000. Et qui sera une rampe de lancement hollywoodienne pour l'acteur, ensuite abonné aux rôles de méchants de grosses productions.

Difficile de parler de toute la distribution, assez impressionnante. Je n'évoquerai que Denis Menochet, qui s'est également fait repérer pour son petit rôle. Michael Fassbender, dont la carrière décollait. Et Brad Pitt, très drôle en officier rustre et rentre-dedans. La légende raconte que Tarantino lui aurait fait accepter ce rôle à l'aide d'une soirée très arrosée, sur le vignoble français de l'acteur...

La violence et la folie du film ne plairont pas à tous. Pourtant cette déclaration d'amour au cinéma, sous la forme d'un faux film de guerre, a de l'audace et du panache.

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le 4 mars 2023

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Redzing

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