Deux séquences nous montrent les meurtres des deux seules héroïnes du film, longuement filmés avec une touche de symbolisme romantique du meilleur effet.
La première séquence revisite le conte de Cendrillon, le nazi de service faisant essayer à sa belle, l'escarpin, preuve de sa trahison avant de nous faire participer à un meurtre par strangulation dont il nous montre tous les détails.
La deuxième séquence nous montre une femme qui prend le risque de s’apitoyer sur le sort d’un nazi (alors qu'elle vient de lui tirer trois balles dans le dos) sous prétexte qu’elle vient de regarder un passage d’un film dans lequel il semble regretter d’avoir tué 300 hommes.
Et qu’est-ce que Tarantino a imaginé dans le mépris total de ce personnage féminin ?
Vu que
- dans la minute précédente le nazi a manifesté sa fierté d’avoir tué 300 hommes
- Il est venu pour la violer,
- elle fait partie d’un réseau de résistance et est sur le point de déclencher un incendie pour supprimer tout le gratin nazi,
- toute sa famille a été décimée par les nazis.
Et au mépris de toute vraisemblance ?
Alors que le nazi est à terre et grogne légèrement parce qu’il n’est pas tout à fait mort, notre héroïne s’approche de lui, pleine de compassion, portée par une musique romantique, s’accroupît pour lui mettre la main sur l’épaule. Bien entendu le nazi se retourne et lui tire dessus à bout portant. Notre héroïne, sous le coup de la balle, est envoyée en l’air (admirez le ralenti) car, c’est bien connu, une balle de révolver vous soulève de terre. Mais, oh surprise, elle n’est pas morte et il faut encore que le nazi l’achève d’une balle en plein coeur, juste avant de mourir lui-même. Un dernier regard entre les deux protagonistes achève cette séquence épique. De cinéma ?
Merci Tarantino d’avoir revisité pour nous cette scène digne de Roméo et Juliette et à tous les réalisateurs, jamais à court d'idées pour pimenter leurs films de meurtres de belles héroïnes pleines de compassion.