Film de guerre uchronique réalisé par Quentin Tarantino, Inglourious Basterds se déroule en France pendant la Seconde Guerre mondiale. Il met en scène une jeune juive qui tente de se venger des nazis. Il ne faut pas s’attendre à un film respectueux de l’histoire : tout y est absolument exagéré, et l'intrigue est complètement déjantée.
Je vais commencer par parler d’un détail qui commence à me fatiguer chez Tarantino : l’absence d’homogénéité conceptuelle dans ses films. Ici, par exemple, nous avons une voix-off qui intervient une seule fois, sortant de nulle part au milieu du film pour nous donner une leçon technique sur le matériel audiovisuel, de manière abrupte. Ensuite, il y a des scènes comiques, isolées, qui semblent illustré que la violence c'est super drôle (il m'est arrivé de rire devant des scènes horribles, j'ai pas compris). D'une certaine manière, le film est bourré de sautes d’humeur. Il y a quelque chose d'un peu chaotique, pas toujours maîtrisé (bien qu’il veuille nous faire croire le contraire) dans les œuvres de Tarantino. Si cette pratique était surprenante au début, j’avoue qu’elle commence à m’ennuyer. C’est comme si ses films devenaient des caricatures. Une expérimentation qui devient standardisée, j’espère que vous saisissez ce que je veux dire, même si j'ai du mal à l’exprimer plus clairement…
Cela dit, il faut admettre que l’œuvre est tout à fait hors normes et franchement efficace, avec de belles séquences de tension, une histoire extraordinaire et une mise en scène qui joue encore une fois avec les codes.
Le casting mérite d'être souligné. Comme la plupart, j’ai adoré les performances de Brad Pitt et Christoph Waltz. Cependant, j'ai moins apprécié le jeu de Mélanie Laurent, que je trouve parfois déconnecté des émotions de son personnage. Par exemple, lors de la scène où elle est confrontée au colonel Hans Landa dans le restaurant, je n'ai compris qu'à la fin de leur échange, avec son soupir, qu'elle était tendue durant toute leur conversation. À mon avis, elle a manqué plusieurs scènes. J’ai largement préféré Diane Kruger, que j'ai trouvée juste et efficace.
J’ai apprécié que Tarantino prenne son temps pour raconter chaque séquence. Le film s’attarde sur les détails sans jamais manquer d'action. C’est là que je reconnais son génie.
Au final, j’ai beaucoup aimé le film, malgré cette impression tape-à-l'œil de la patte Tarantino qui commence franchement à me gonfler.