Très... « français » que ce film. Bien malheureusement pour lui à dire vrai, mais aussi surtout pour nous ! Les premières images laissent suggérer un léger souci plastique de la part de Barbet Schroeder qui n'est pas pour déplaire. Mais très vite, le style surfait et désuet mis en avant n'est plus une simple référence amusante, mais bien une pierre angulaire de l'édifice qu'on ne peut plus supporter. On s'ennuie très vite tant la mise en scène et la réalisation sont paresseuses. Le film est bavard au possible pour enchainer des dialogues téléphonés qui alignent les quelques maigres idées directrices que le film n'a même pas cherché à suggérer. En plus le rythme est très papy, avec beaucoup de temps morts et des scènes qui allongent artificiellement l'intrigue sans pour autant servir à quoi que ce soit. Histoire de ne pas arranger l'affaire, l'interprétation est d'une fadeur sans nom : qu'il s'agisse aussi de ce Benoit Magimel qui nous sort sa panoplie de mimiques et de réflexions bon marchés ou bien tous ces acteurs japonais qui peinent à transmettre quelque émotion à travers leurs difficultés de Français, cet ensemble suggère vite l'apathie et la somnolence... Bref, à part quelques passages pseudo-érotiques dignes d'une pub pour gel douche qui peuvent amener quelques sourires, on s'ennuie vite à mourir, d'autant plus que l'intrigue est bien faiblarde et que ce qui devait faire office de grand twist final est en fait perceptible comme le nez au milieu de la figure dès la première demi-heure. Bref, avec son ambiance ratée "d'Antre de la folie" à la sauce "Neuvième porte", le tout jeté au milieu d'une plâtrée d'images d'Epinal concernant le Japon, "Inju" ressemble plus à une adaptation oisive d'un banal roman de gare plutôt qu'au vrai polar qu'il prétendait « peut-être » devenir. Mais, après tout, si vous assumez votre âme de mamie qui se plait à lire des soupes littéraires, alors peut-être y trouverez vous son compte avec ce ce « presque-non-film ».