Ce troisième long-métrage de Christopher Nolan reste à ce jour son œuvre la plus "classique", loin des flamboyances scénaristiques ou formelles de ses blockbusters SF ou de sa trilogie consacrée au Cape Crusader.
Après des débuts remarqués en dépit de budgets restreints ("Following" puis "Memento"), le jeune réalisateur britannique se voit proposer un film de commande, remake éponyme d'un thriller norvégien sorti 5 ans plus tôt.
"Insomnia" suit les premiers pas en Alaska d'un flic de haut vol aux méthodes borderline (Al Pacino), envoyé sur place avec son partenaire pour aider la police locale à résoudre une affaire de meurtre. A cette époque de l'année, la nuit ne tombe jamais dans cette région, et notre héros va être confronté à de sévères insomnies, reflets de sa conscience troublée...
L'intrigue policière se révèle prenante et bien troussée mais résolument classique, sans originalité particulière hormis son décor atypique. La mise en scène de Nolan s'avère solide, mais la valeur ajoutée d'"Insomnia" réside surtout dans l'interprétation des comédiens, qui apportent une réelle plus-value à ce qui pourrait n'être qu'un thriller de plus.
Ainsi, Al Pacino renoue avec un personnage de flic usé à la "Heat", et personnellement je suis toujours ravi de le voir dans ce genre de rôles.
Face à lui, Robin Williams hérite d'un parfait contre-emploi qui lui va comme un gant, mais dont l'écriture manque un peu de développement.
Enfin, Hilary Swank fait le job dans la peau d'une jeune fliquette dévouée et ambitieuse, tandis que Maura Tierney et Martin Donovan complètent le casting.