Herzog, réalisateur éclairé, dont uns de ces précédents films, Grizzly Man, marquait par sa cruauté et sa justesse, nous offre de nouveau un documentaire d'une qualité spectaculaire.
A la limite du pathos, lors notamment du plan de plusieurs minutes sur le frère d'une des jeunes victimes, pleurant et remettant en cause son image de colosse, Herzog prend soin de ne jamais y plonger complètement.
Brillant par sa neutralité, et malgré un parti pris clairement énoncé contre la peine capitale, le réalisateur s'attache à recueillir les témoignages des individus tous impliqués dans l'affaire qui est au coeur du récit. Parmi ce recueil de précieuses déclarations, on trouve notamment celles de ces quidams trop souvent oubliés par les caméras, comme cet ex-directeur d'une chambre funéraire, qui fait part de son dégoût pour un métier qu'il a néanmoins pratiqué pendant de longues années.
Au delà du simple récit de fait divers, grâce à un enchaînement de plans fixes laissant toute sa place au discours et à la parole cathartique, Herzog dresse le portrait d'une Amérique et de son système juridique archaïque.