Lors de la sortie de Ip Man 2, puis le 3, Donnie Yen l'avait juré-craché ; ça sera le dernier film de la série. Sauf qu'à chaque fois, c'est un carton, et que les producteurs le font changer d'avis, contre des espèces sonnantes et trébuchantes. Bon là, on peut y croire un peu plus, car l'histoire se déroule en 1964, et dans la réalité, Ip Man souffrait d'un cancer de la gorge, qui l'emportera huit ans plus tard.
Ici, il va décider de partir en Amérique afin de choisir une école pour son fils cadet, devenu trop turbulent, mais il va faire faire au racisme, et il va devoir encore se battre, malgré sa santé déclinante.
D'ailleurs, il part pour ce continent, sur les suggestions de son élève, un certain Bruce Lee, qu'on verra surtout dans le premier tiers. Après, ça sera une suite de combats dont on peut dire que ça reste toujours impressionnant. Notamment celui où Ip Man va affronter son adversaire, un autre maitre chinois installé à San Francisco, à l'aide d'une table tournante mais sans que personne ne bouge de sa chaise. Dans le troisième film, j'étais surtout critique sur les combats que je trouvais un peu trop généreux en câbles, et ici, bien qu'ils soient toujours chorégraphiés par Yuen Woo-Ping, ils semblent davantage plausibles, moins extravagants. Mais c'est aussi parce qu'il y a davantage de joutes contre des américains, qui se battent de façon plus traditionnelle face au calme et à la sérénité chinoise.
On peut revenir aussi sur ce qui est un des gros défauts du film, à savoir qu'il n'est pas très subtil sur le traitement des américains, qui sont clairement tous montrés comme des fous sanguinaires, face aux chinetoques montrés comme des sous-hommes. C'est un peu ça dans l'histoire, notamment le grand méchant, l'excellent Scott Adkins, auquel il ne lui manque plus que l'écume de bave quand il s'adresse à un noir ou une personne (d'origine) asiatique.
Quant à Donnie Yen, il en impose toujours à 55 ans, même si ici il est davantage avare de ses mots, sans doute à cause de la maladie, ce qui ne l'empêche pas de fumer encore...
Comme dans tous les autres films, Ip Man 4 se termine par la part de réalité, qui fut bien entendu moins mouvementée que dans cette fiction, notamment l'implication de Bruce Lee, mais si il n'y a pas de cinquième volet, ce qui serait compliqué cette fois en pensant à son état de santé, celui-ci serait une très belle conclusion, qui finirait par une transmission.