!!! SPOILERS !!!
Après une prise de contact un peu rugueuse, deux familles vivent recluses dans une maison au fond des bois pour se préserver d'une épidémie de peste.
A la suite d'une malencontreuse série de circonstances assez floues, la putain de porte rouge qui doit rester fermée est retrouvée ouverte, le chien contaminé est entré et a refilé la peste à un gamin. Quand les adultes s'en rendent comptent ils s'entretuent, mais c'est déjà trop tard, les survivants sont contaminés.
Mais rien, absolument rien, ne vient la nuit.
Et on ne sait pas comment cette foutue porte s'est retrouvée ouverte.
"Mais oui mais c'est pas ça qu'est important !" rétorqueront les pénibles. "C'est un thriller psychologique. Ça parle des rapports humains, de la difficulté à cohabiter, de l'enfer c'est les autres, tout ça."
On y croirait presque, mais le film montre qu'il n'y a pas de problème de cohabitation, que tout ce qui pourrait susciter un début d'embrouille est désamorçé. Conflit de leadership, tension sexuelle, mensonges ... les pistes d'enjeux relationnels lancées par le scénario n'aboutissent jamais et sont oubliées dès la scène suivante. Tout se passe comme si les personnages prenaient sur eux pour le bien de leur communauté, pour éviter que tout parte en sucette.
L'intérêt n'est donc pas vraiment là, avec cette attitude collégiale pleine de bon sens la cohabitation pouvait durer et on aurait attendu longtemps que quelque chose vienne la nuit.
Mais au final tout bascule à cause de cette porte retrouvée ouverte sans qu'on sache comment ni pourquoi. Le seul personnage qui dispose de la clé étant sans doute celui qui a le moins envie de voir s'effondrer ce qu'il a bâti, l'événement est totalement gratuit et inexpliqué.
Donc voilou en fait, malgré de sans doute indéniables qualités ce film se fout un petit peu de la gueule du monde. De par son titre et sa bande-annonce d'abord, tromperies caractérisées , puis par un scénario qui lance des pistes intéressantes qui n'aboutissent à rien, avant de débloquer la situation par un deus ex machina à ranger au panthéon des plus sales.
A moins, évidemment, que j'aie raté des éléments de compréhension *, trop occupé que j'étais à attendre que quelque chose vienne la nuit.
* En particulier ce plan où deux personnages détachent les panneaux de bois qui bouchent une des fenêtres, sans raison et en mode tranquille, alors qu'il a bien été dit que toute la maison doit rester barricadée. Si quelqu'un peut m'expliquer au moins ce point ...