Un film qui m'a fait vibrer étant gosse et qui me fait tout autant vibrer aujourd'hui. On ne peut que remercier le roi Richard de s'être fait capturer lors de son retour des croisades, de Robin des bois à Ivanhoé, les films traitant des acteurs concourant à sa délivrance sont légions !
Ivanhoé, d'un charme aujourd'hui désuet, est un vrai film de chevalerie. Du héros saxon sans peur et sans reproches (un peu guindé) à son opposant normand plein de noblesse malgré ses vilenies, le même code d'honneur chevaleresque les anime, d'où un duel final - aujourd'hui peut être un peu ridicule pour les persifleurs - poignant pour tout gosse qui se respecte, d'une tension terrible.
Si de bonnes scènes de batailles efficaces ponctuent le film, (l'attaque du château par les forces de robin des bois notamment, grand moment), le meilleur réside dans ses confrontations feutrées où les sentiments rugissants s'éveillent. De la blonde bien née saxonne à la brune juive solitaire rejetée, quels bras, quelles destinées ?
L'affiche du film est à ce niveau trompeuse. Car si le couple héroïque est bien incarné par un Robert Taylor un peu guindé et mono expressif et une Joan Fontaine qui n'a pas à forcer son talent pour éclabousser la pellicule, que dire de l'immense George Sanders doté du rôle le plus ambivalent du scénario, torturé de passion pour la sublime Elizabeth Taylor, alors au firmament de sa beauté diaphane... Ce sont eux deux le moteur de l'intrigue, le fil directeur émotionnel débouchant sur une conclusion parfaite, quoi-qu’attendue.
J'avais tort de parler de ce film comme d'une pellicule juste apte à divertir l'enfant. L'adulte peut tout à fait y trouver son compte.
(Et encore une fois je me suis laissé surprendre par la destinée du merveilleux Wamba, rimailleur au grand cœur, bout en train courageux...)
PS : 23 mars 2011 : RIP Elizabeth Taylor, amour pelliculaire d'enfance...