C’est dans le cadre du partage de films de MoonLucide du mois d’avril 2016 (http://www.senscritique.com/liste/Partage_de_films_edition_avril_2016/1265612) que j’ai regardé J’ai rencontré le Diable. Je crois que je vais mettre un petit bout de temps à me remettre de ce film.
Angoisse. Je n’aurais pas vraiment d’autres mots pour décrire ce qui m’a submergée pendant toute la durée du film ; il n’y a pas un seul moment de répit.
Réalisé par Kim Jee-Woon, J’ai rencontré le diable est, il me semble, le premier film coréen que je vois, et je ne pousserai pas le vice jusqu’à dire le dernier, mais je ne serai pas aussi enthousiaste si on m’en propose un, à l’avenir. Non pas que je n’ai pas aimé ! Mais le traumatisme qui court dans mes veines à la minute où j’écris n’est pas prêt de s’éteindre.
Un agent des services secrets, Soo-Hyun, incarné par le très talentueux Lee-Byung-Hun, se lance à la poursuite du criminel, ou plutôt de l’épouvantable monstre, Kyung-Chul (joué par Choi Min-Sik —putain ces noms sont longs à recopier), après que ce dernier a sauvagement décapité puis découpé en menus morceaux sa jolie fiancée. Bon jusque là, on le comprend le mec, tu retrouves la tête de ta fiancée dans une rivière, tu vas pas inviter son assassin à boire le café.
Surtout quand ledit assassin n’en est pas à sa premier, ni à sa dernière victime.
En revanche, c’est quand Soo-Hyun commence à employer des méthodes pas très catholiques que ça devient assez trash. En effet, il n’a qu’un désir en tête : la vengeance, option hémoglobine à profusion. Amateurs de licornes et d’arc-en-ciels, passez votre chemin !
Je fais la maligne, enfin bon j’étais pas franchement au top de ma forme, à tel point que j’ai coupé le son à deux ou trois reprises tellement je n’arrivais pas à supporter les images que j’avais sous les yeux (ce qui, vous en conviendrez, est complètement con, mais bon on réfléchit pas trop dans ce genre de situation).
Mais l’intérêt du film n’est pas pour moi dans les blood-showers ; c’est la descente aux enfers et la reconversion de la victime en bourreau. Vous aurez en effet tout le loisir d’observer Soo-Hyun, fou de douleur, se transformer en monstre sanguinaire, mais bon comme il est super sexy on lui pardonne. Le film s’articule autour de ces deux personnalités que la folie défigure, qui vont se lancer dans un attrape-moi-si-tu-peux des plus ludiques.
Bien que très peu documentée sur les différentes cultures asiatiques, je sais tout de même que la vengeance est un sujet phare, et très largement exploité sous toutes ses formes ; cependant nous est offert une réflexion plus profonde sur cette fameuse vengeance, notamment au travers de la dernière scène du film, qui s’ouvre sur cette question dont personne n’a la vraie réponse : la vengeance vaut-elle le coup, ou est-elle dépourvue de sens ?
À part ça, une très belle photographie avec des plans à couper le souffle, et on applaudit également la performance des deux acteurs principaux ; bref, un film à voir si vous avez le coeur accroché dans la poitrine (ou si vous êtes maso, comme moi).