Un biopic à la mise en scène très classique sur J Edgar Hoover, l'omnipotent créateur du FBI, qui régna pendant près d'un demi-siècle sur le renseignement américain et permit au "bureau" d'entrer dans l'ère moderne, grâce à l'intégration de méthodes scientifiques, une gestion rationalisée et des prérogatives élargies.
Clint Eastwood n'oublie pas de mentionner les méthodes dictatoriales de Hoover, son goût pour le chantage, sa mythomanie, ainsi que le flou qui entourait sa vie privée (homo? bisexuel? simple goût pour le travestissement?).
En revanche, pas un mot sur ses liens supposés avec la mafia...
Le réalisateur américain se perd un peu entre une synthèse exhaustive de l'œuvre de Hoover, et un regard plus spécifique sur son drame psychologique intime. Difficile de faire cohabiter ces deux aspects de façon harmonieuse durant à peine deux heures...
Du coup, privilégiant les aller-retours entre la jeunesse de Hoover et sa fin de carrière, Eastwood passe volontairement sous silence toute la période intermédiaire autour de la Guerre Froide et du maccarthysme, pourtant hyper intéressante...
Reste un film didactique intéressant sur une personnalité fascinante - incarnée avec brio par un Leonardo DiCaprio habité, malgré le lourd maquillage - dont le destin extraordinaire méritait bien un film, fût-il partiel et partial.