Ou quand Clint s'Edgar un peu
Clint Eastwood conserve toute ma sympathie, mais force est de constater que ses derniers films (je dois encore en voir certains) manquent d'audace.
Si au niveau technique il a peu à redire, une image soignée, des acteurs bien à leur place, une musique sobre et digne, tout cela au service d'un sujet sérieux, donc traité avec sérieux, il en va différemment pour la narration.
Relativement malhabile, se concentrant à l'excès sur une relation homosexuelle dont il ne faut pas oublier qu'elle n'est pas avérée, c'est quelque peu poussif et avare en anecdotes et faits historiques.
Nul doute qu'un tel secret a pu influencer la vie de Hoover, et il me paraît indispensable d'en faire mention.
Pour autant, que cette intrigue amoureuse cannibalise le reste est regrettable.
J'ai beaucoup apprécié pour ma part les quelques informations historiques, factuelles ou non, distillées par le film, et en aurait préféré davantage. J'y allais d'ailleurs en bonne partie dans ce but, assez peu connaisseur de cette période.
On retiendra donc que si le choix des sujets et leur mise en valeur n'est pas toujours des plus pertinents (où est passée la bonne surprise Million Dollar Baby ?), le traitement académique reste, lui, de bonne facture et sauve beaucoup.