Une vingtaine d'années d'années plus tard, Pierre Jolivet donne un héritier à "Fred", son chômeur embarqué dans une sale affaire, par hasard et par désœuvrement.
Sauf que Franck n'est pas grutier au chômage, mais vigile de nuit sur le parking d'un hypermarché... à la suite de la fermeture de son usine, puis d'une longue période de chômage et d'alcoolisme.


Autre différence, cette sale affaire, Franck va s'y plonger de lui-même, consciemment, comme une ultime tentative de faire quelque chose de cette fin de vie qui s'annonce pathétique.
Car la situation ne s'est pas améliorée en vingt ans, et le constat de Jolivet le montre bien : Fred partageait un petit pavillon avec sa compagne, quand Franck vit seul dans un HLM d'une cité pourrie.


Malgré de nombreuses différences entre les deux films, j'ai trouvé que ces deux modèles de polar social avaient à peu près les mêmes qualités et défauts : la dimension sociale apparaît crédible dans les deux cas, on se sent pleinement concerné par le sort du héros (Olivier Gourmet est une fois de plus excellent), et pourtant à chaque fois le film ne fonctionne pas aussi bien qu'il ne devrait.


A mon sens, il y a un problème de rythme dans ces films qui pourtant n'excèdent pas 1H30. Ou alors c'est que l'atmosphère mise en place ne se révèle pas assez enveloppante.
Comme si Jolivet aurait mieux fait de choisir entre film social et polar, un genre qu'il maîtrise mal (cf le quasi-ratage de "Mains armées"). Car sur le plan du drame social, il manque une épaisseur à tous ces seconds rôles, esquissés en une seule scène (ce qui reste un vrai talent en soi : voir les apparitions marquantes de Julie Ferrier, Jean-François Cayrey, Marc Zinga, Nader Boussandel...)


Certains spectateurs ont aussi tiqué sur le dénouement improbable, presque lyrique, en décalage avec le réalisme austère qui a précédé.
Je ne sais pas... Mais j'aurais voulu plus aimer "Jamais de la vie", honnête petit film qui anticipe bien la crise des gilets jaunes, en montrant cette France périphérique des travailleurs pauvres (voir le personnage de Valérie Bonneton).

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le 9 mars 2021

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Val_Cancun

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